Rédaction et photos : Geneviève Padovani
ST-JEAN-DE-VALERISCLE
Cathy Justet, de Saint-Jean-de-Valériscle, faisant un travail remarquable de recherches sur le village, nous donnons ici juste les parties concernant Saint-Jean, dans les dictionnaires de l’Abbé Goiffon et d’Eugène Germer-Durand et deux galeries de photos personnelles et de cartes postales anciennes.
Eugène Germer-Durand : « Dictionnaire topographique du département du Gard » – 1868
« Saint-Jean-de-Valériscle, Commune de Saint-Ambroix – Castrum sancti-Johannis de Valariscle, 1345 (cartulaire de la seigneurie d’Alais, Fos 32 et 33). – Castrum Sancti-Johannis de Valencele (sic), 1376 (ibid. fos 41 et 42). – Locus de Sancto-Johanne de Variscle, 1384 (dén. de la sénéchaussée). – Saint-Jean-de-Valériscle, 1549 (arch. départ. C. 1320) ; 1669 (ibid. C. 1287) – Le prieuré Saint-Jean-de-Valriscle, 1696 (insin. Eccl. du dioc. de Nîmes). – Valériscle, 1793(arch. départ. L. 393).
Saint-Jean-de-Valériscle faisait partie de la viguerie et du diocèse d’Uzès, doyenné de Saint-Ambroix.
On y comptait 5 feux en 1384.
C’était, au XVIIe siècle, un prieuré séculier à la collation de l’évêque d’Uzès et à la présentation de la marquise de Portes.
Il y a sur cette commune un château qui a appartenu au prince de Conti. »
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Abbé Etienne Goiffon : « Les paroisses de l’archiprêté d’Alais » édité en 1916
« Saint-Jean-de-Valériscle, locus de Sancto-Johanne de Variscle, en 1384 (dénombr. De la Sénéch.). Valériscle, en 1793, est une paroisse du doyenné de St-Ambroix, succursale érigée par décret du 17 prairial an XIII (6 juin, 1805) ;
sa population se compose de 978 catholiques et de 28 protestants ;
l’école des filles a été dirigée par des religieuses jusqu’à l’époque de la laïcisation.
Son église paroissiale de style roman a été restaurée et agrandie en 1842 et en 1854.
Avant 1790, Saint-Jean était une paroisse du diocèse d’Uzès (doyenné de St-Ambroix), prieuré-cure du titre de St-Jean l’Evangéliste devant la Porte latine.
Ce bénéfice était à la collation de l’Evêque d’Uzès sur la présentation de la Dame de Portes ou de la famille de Conti.
Il existait dans l’église paroissiale une chapellenie de Notre-Dame de la Pitié qui avait été fondée par Jean de la Farelle de Marzel.
Les armoiries de ce lieu sont : de sinople, à trois oignons renversés d’argent, posés 2 et 1.
Le plus ancien prieur connu de St-Jean-de-Valériscle est Pierre de Perols (alias de Lascoutz) qui permute en 1348 avec Bernard de Coffino, prieur de l’église de St-Quentin-de-Limoges. Ce dernier résigne en 1355 en faveur de Jean de Nuce.
Jean Deleuze de Ilice, prieur, assiste au synode diocésain du 18 octobre 1470.
Nous ne trouvons rien à signaler dans l’histoire de St-Jean jusqu’en 1629 ; à cette époque, quoiqu’un jugement solennel rendu depuis un an l’eût déclaré déchu de tous ses titres de noblesse pour cause de révolte envers le roi, le duc de Rohan n’en était pas moins à l’apogée de sa puissance dans nos contrées et il continuait des actes de rébellion, soutenu par les encouragements et les promesses de l’Angleterre.
En 1629, il envoya son lieutenant St-André s’emparer de St-Jean et de divers autres lieux qui le gênaient dans ses opérations et ses marches. En cette occasion, l’église paroissiale fut dévastée et presque entièrement démolie par les troupes huguenotes.
La paroisse avait alors pour prieur Henri Gallice, qui parvint à relever son église par des travaux qui durèrent de 1631 à 1634 ; c’est ce que nous apprend une inscription conçue en ces termes :
+ Antiquam hanc Aelem Constantini imperatoris Labaro insignem ab haereticorum pravitate funditus eversam, an. D. MDCXXIX, sua pietate restauravit prior Henricus Gallice, an. D. MDCXXXI+.
Henri Galllice posséda le prieuré jusqu’en 1675, époque où il résigna en Cour de Rome en faveur de son neveu, autre Henri Gallice qui prit possession le 18 juin 1675.
Celui-ci fut prieur jusqu’en 1682, époque où Jean du Queylard lui succéda. Celui-ci mourut en 1690.
Nous ne savons qui possédait le prieuré pendant la guerre des Camisards. Cette époque funeste pour un grand nombre de localités voisines n’apporta aux habitants de Saint-Jean que d’assez faibles dommages qui furent cependant constatés dans une procédure qui fut faite à Montpellier.
En 1714, Maliges était prieur.
En 1717, Ignace Duret possédait le bénéfice.
Son successeur, Léger de Matuzières, posséda de 1720 à 1733 ;
le 14 septembre 1733, il résigna en faveur de René Séguier, prêtre de Nimes et bachelier en théologie, qui prit possession le 25 janvier 1734 ; il eut bientôt après à donner dans son église la sépulture ecclésiastique à son prédécesseur qui fut enterré à côté d’Henri Gallice. Séguier fut prieur jusqu’en 1758 et même probablement jusqu’en 1767.
François Clavel de Laval posséda le titre de Saint-Jean de 1767 à 1802, époque de sa mort et de sa sépulture dans l’église paroissiale.
On lui donna pour secondaire au mois de juin 1789, Louis-Antoine Nicolas, né le 12 janvier 1764. Tous les deux refusèrent le serment schismatique et durent s’éloigner à l’approche des mauvais jours. Nous ignorons où se retira le prieur qui, d’ailleurs, reparut dans sa paroisse dès qu’il le put sans trop de danger ; le secondaire passa trois ans en Italie et revint, vers la fin de 1795, s’associer au ministère de M. de Laval. Sa prudence et la vénération qu’il inspirait lui firent éviter tous les périls de cette époque tourmentée.
Dans l’intervalle, la paroisse eut successivement deux curés constitutionnels, nommés, le premier Raymond, le second Jac qui fut transféré à Bragassargues…
Après son départ, l’église de Saint-Jean fut profanée par les orgies du culte de la Raison. Voici la délibération qui fut prise à cet égard par le conseil général de la Commune, présidé par le citoyen-maire Etienne Ribot, le 26 ventôse, an II (15 avril 17945) :
« le Conseil informé que les communes que la philosophie éclaire et que la raison guide ont mis au nombre de leurs devoirs la disparition de tout signe extérieur du culte, l’envoi de leurs cloches et de l’argenterie de leurs temples aux fonderies et aux monnaies, la renonciation à l’extérieur public de tout culte et la transformation de leurs églises en temples de la Raison ; la commune de Valériscle ayant déjà commencé à satisfaire à ces devoirs par l’envoi d’une de ses cloches, et voulant marcher sur les traces de ses voisines qui l’ont devancée et particulièrement de celle de Pont-Cèze (Nom républicain de Saint-Ambroix) dont elle partage les principes républicains, délibère : qu’elle fait offrande à la République de sa dernière cloche, de l’argenterie, laiton et autres métaux de sa ci-devant église, qui seront envoyés au district avec un état contenant leur désignation ; que cet édifice sera désormais le temple de la Raison où se fera au peuple, chaque décadi, l’explication simple de toutes les lois ; que la commune renonce à l’exercice public de tout culte, invite toutes les communes du canton et particulièrement celle de Pont-Cèse à venir assister à l’inauguration de ce temple qui se fera, le 10 germinal (30 mars 1794) » – Cette délibération fut approuvée par le représentant Borie, le 8 germinal.
M. de Laval mourut à Saint-Jean le 28 messidor an X (17 juillet 1802) et M. Nicolas lui fut immédiatement donné pour successeur ; il gouverna la paroisse jusqu’au 2 mai 1839, jour de sa mort ; il avait exercé le saint ministère à Saint-Jean pendant près de 50 ans. Ce fut un prêtre toujours irréprochable que ses paroissiens aimaient comme un père… avant de mourir, il avait fait un testament remarquable ; 100 fr. devaient être distribués aux pauvres de Malons, son pays natal ; il légua quarante livres de cire pour sa sépulture et donna à son église ses ornements, son linge sacré, ses livres liturgiques et ses chrémières, ainsi qu’un fer à fabriquer les hosties.
En outre, il donna à ses successeurs, pour en jouir sous la surveillance de la Fabrique, une vigne, appelée La Coste, sous la condition qu’il serait célébré pour le repos de son âme, chaque trimestre, une grand-messe et deux messes basses. Les curés ont joui de cette propriété jusqu’à la Séparation.
Les habitants de Saint-Jean avaient inscrit sur le tombeau de M. Nicolas, cette épitaphe aujourd’hui disparue : NICOLAS, curé, confesseur et père. 1789 -1839 – Il a porté sa croix ; il est mort plein d’années et de vertus. Ses paroissiens ont élevé ce monument à sa mémoire vénérée. Que son âme repose en paix ! – Saint-Jean-de-Valériscle – 1840 «
Suivent les curés :
« 1er octobre 1839, Hippolyte Malzac, né le 13 août 1808 : il sortit du diocèse.
1er octobre 1848, Jean Joseph Bouisse, né le 9 juillet 1812 : transféré à Génolhac.
12 août 1850, Aimé Eyssette, auparavant curé de St-Julien-de Peyrolas, sorti du diocèse
1er novembre 1859, Louis-Justin Paut, né le 13 avril 1822, auparavant curé de Gallargues, devint aumônier du Carmel de Nîmes
1er octobre 1864, Antoine Ravanis, né le 16 août 1827, transféré à St-Etienne-d’Uzès. Pendant son administration, du 13 au 27 du mois de novembre 1867, une retraite fut donnée à la paroisse par deux pères Récollets ; les frais de cette mission furent faits par un modeste agriculteur qui répondit par cette bonne œuvre à une faveur du ciel ; en souvenir du mouvement opéré dans les âmes en cette circonstance, une croix fut élevée sur l’une des collines qui dominent Saint-Jean.
1er janvier 1868, Adolphe-Jean Bernard, né le 27 septembre 1827, auparavant curé de Saint-Chaptes, transféré à Vers.
11 janvier 1875, Firmin-Antoine Pelaud, auparavant curé de La Grand’Combe, passa à St-Victor-Lacoste.
1er juillet 1882, Léopold Mari-Joseph Bruneau, auparavant directeur au Grand Séminaire, ensuite aumônier de l’hospice d’Alais.
1er juin 1883, Ferdinand-Joachim Guiraud, ancien curé de Bourdic, transféré à Gallargues.
11 août 1889, Charles-André Robin, auparavant curé de Saint-Just, puis aumônier des Frères à Alais.
15 mai 1899, Casimir Bessières, auparavant curé de Saint-Etienne-des-Sorts. »
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Bulletin du Comité de l’Art Chrétien de Nîmes : N° 2 – 1877
P.73-74 : « Réponses au questionnaire sur les Edifices diocésains – Rapport de M. le Chanoine Carle – séance du 25 janvier (1877)- …..
(P.74) : il est impossible de supposer un travail plus complet, au point de vue historique et archéologique, plus riche de détails techniques, même pour ce qui tient à la nature géologique des matériaux de l’église, mieux traité et aussi clair dans l’ensemble, que le travail de M. L’Abbé Pelaud, curé de Saint-Jean-de-Valériscle. Encore un document précieux pour les archives du Comité. »
p.80-81 : « séance du 25 janvier 1877……… sur la proposition de l’un des membres de la Commission des Archives, il a été décidé que MM. Les curés seraient priés de réunir, autant que possible, tous les anciens papiers remontant au XVIIIe siècle et aux siècles précédents ; un vœu a été émis pour que ces divers documents fussent envoyés aux archives de l’Evêché où ils seraient plus en sûreté que dans les sacristies.
…. Un premier rapport a été lu sur les réponses faites au questionnaire archéologique envoyé par Mgr l’Evêque. Ce premier travail n’est qu’un rapide aperçu des réponses déjà reçues. Après constater combien sont incomplètes et insuffisantes plusieurs de ces réponses, M. le rapporteur a mentionné et signalé aux félicitations de la Société, outre celles de MM. Les curés de Saint-André-de-Valborgne et de Domazan, membres de la Société, celles de MM. Les curés de Saint-Jean-de-Valériscle et de Tresque. »
D'autres photos, sur le village, sont à venir...
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Le Musée des Blasons de Saint-Jean-de-Valériscle est unique en France : aucun autre n'est consacré entièrement à l'héraldique !
Régis et Chantal GERMAIN, passionnés d'héraldique, sont à l'origine de la création de ce musée : Régis a élaboré et créé plus de 1.500 blasons, aidé dans les recherches, par son épouse.
Cathy Justet, sollicitée pour s'occuper de la visite du musée et la gestion du site, est très vite devenue aussi enthousiaste et férue ! Depuis, Cathy Justet est devenue maire du village, et ce sont des bénévoles qui se chargent de faire les visites...
Laurence Magnanelli, costumière et amie, promeut les blasons à des expositions à travers la France. Certains de ses costumes figurent en permanence au Musée.
Les 10 ans du Musée des Blasons
Pour les dix ans d'existence du Musée, une magnifique exposition a été mise en place par les créateurs, Cathy Justet et ses parents, Laurence Magnanelli et ses parents, l'Association Familiale qui a présenté une très belle collection d'habits sacerdotaux, quelques amis de l'EFVA (Club de Foot de la Vallée de l'Auzonnet) et bien d'autres bénévoles, amis des protagonistes...
La merveilleuse petite église du XIIe siècle, réceptacle de cette exposition, a offert une mise en valeur inouïe !
Le Musée était, lui aussi, ouvert et permettait une visite complète du lieu...
Voici un résumé en photos